ProNaturA-France : Limoges : Deuxième table ronde «  élevage de conservation «  après Nogent sur Vernisson en avril 2023.


ProNaturA-France : Limoges : Deuxième table ronde «  élevage de conservation «  après Nogent sur Vernisson en avril 2023.

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Article N°27880

ProNaturA-France : Limoges : Deuxième table ronde «  élevage de conservation «  après Nogent sur Vernisson en avril 2023.

Donnons la parole aux éleveurs !
La Table Ronde de Limoges ( Samedi 21 octobre 18 h – 19 H 30) avec le Député Damien MAUDET et le Professeur Jean-Luc GUERIN, autorité sur la grippe aviaire.

Le principe des « Tables rondes » est, en marge d’un événement (foire ou exposition), de permettre aux éleveurs, et non seulement aux présidents, de rencontrer et de dialoguer avec ceux qui peuvent influer sur leur sort. Parlementaires, élus locaux etc...

Après Nogent sur Vernisson, en avril 2023, c’est la deuxième table ronde organisée par ProNatura, cette fois avec la FFV et la SLAA. Merci à Philippe NEOLLIER pour la gestion des invitations !

 

 
L’ordre du jour était : 
- l’état de la situation sanitaire
- les difficultés de l’élevage amateur
- le projet de loi « élevage «  proposé par ProNaturA France pour résoudre ces problèmes.
Et surtout de créer un dialogue entre intervenants et la salle. 



De gauche à droite : Alexis KIERS, Jean-Luc GUERIN, Damien MAUDET, Thomas FRUGOLINO

Le député Damien MAUDET , représentant également sa collègue Manon MEUNIER, souffrante, est venu à la rencontre des éleveurs. Il a d’abord déambulé avec le Président de la FFV Thomas Frugolino. Il a pu se rendre compte de la diversité des races de gallinacés et autres volailles, et le nombre de passionnés présents ainsi de la qualité du travail de chacun. Puis il s’est rendu à la Table ronde où il était attendu par le Professeur Jean-Luc GUERIN, venu spécialement de l'Ecole Vétérinaire de Toulouse pour faire un point précis de la situation à la demande d’Alexis KIERS, vétérinaire des petits élevages. Merci à lui de sa disponibilité. 

1 : L’INFLUENZA AVIAIRE : Situation ? Vaccination 

Le professeur Guérin a expliqué la position française qui était, selon lui, courageuse, puisque la France expérimentait la vaccination : elle «  essuierait les plâtres « . Son expérience servirait de base à des décisions européennes futures. 
- le choix était de fait de vacciner les palmipèdes des éleveurs professionnels d‘abord. Toute autre vaccination était interdite pour le moment.
Par exemple les vaccins pour les oies n‘étaient pas validés. Il a précisé que cette vaccination obligatoire s’accompagnait d’un protocole de surveillance très lourd. Et pour les éleveurs professionnels, de l’interdiction de sortir de France, et la fermeture de marchés à haute rentabilité. C’est pourquoi, certains éleveurs ont décidés de ne pas vacciner tous leurs sujets afin de conserver la possibilité d‘exporter.
- pour les poules, la vaccination semblait plus facile mais ce n étaient pas les mêmes vaccins.
Deux à ce stade avaient été testés : des laboratoires Bohringer et CEVA . Ils étaient validés pour les canards mais pas pour les poules.
- pour les dindes, c’ était possible mais pas obligatoire.


- Pour répondre aux questions sur les élevages avicoles à valeur patrimoniale génétique comme les nôtres, il a comparé avec le cas des oiseaux de parcs zoologiques : si ceux – ci ne pouvaient être confinés, la vaccination était obligatoire. Mais ces vaccins étaient homologués, avaient une souche ancienne disposant de l’ autorisation de mise sur le marché, (AMM), ce qui n’était pas le cas des nouveaux. Même si la DGAL semblait être plus ouverte, il ne lui semblait pas que la vaccination soit forcément une solution. 
Il conseillait d ‘insister sur le fait que les animaux ne divaguaient pas et étaient bien renfermés. Surtout en cas de séropositivité.



Le professeur GUERIN a échangé longuement en off avec divers participants : ici avec M. le Président du SLAA à gauche et M. EGLIN, Vice Président de ProNaturA -France.

- La question cruciale «  vacciner pour pouvoir participer aux expositions » a obtenu la réponse que les vaccins avaient pour but premier de limiter la circulation dvirus et non de permettre la circulation des sujets. Il voyait bien que pour les éleveurs, c’était un enjeu. Mais le Ministère entendait avoir un contrôle absolu sur les troupeaux et il ne pensait pas qu’il serait favorable à cette option. 

D’ailleurs, à beaucoup de questions sur le thème : était-il réaliste de vacciner les petits élevages ? 
Il a émis des réserves : sur la faisabilité et la rentabilité de l’exercice, en raison de l’obligation d’un protocole lourd, avec séparation en ilots étanches des sujets vaccinés et des sujets non vaccinés. Cela nécessite à l’éleveur d’avoir plusieurs sites différents, et ce n’est pas envisageable pour les petits éleveurs de conservation. 

Il a toutefois indiqué que pour les races à haute valeur ajoutée ou d’exception, la solution la plus simple était de demander à la DGAL :
- en amont , de mettre en place des mesures de protection en lien avec les DDPP locales
- de déclarer les souches précieuses aux DDPP
afin de prévoir un plan de sauvegarde de l’élevage sans que l’on soit obligé d’abattre.
Ces demandes ont été portées par ProNaturA-France le mardi 31 décembre à la DGAL et ont été entendues en effet.

La question des laisser-passer devait être vue attentivement avec la DGAL ; en effet il n’ était pas possible de différencier un animal vacciné d’un animal atteint. Or, les pays étrangers n’acceptant pas les animaux porteurs du virus, ceux-ci ne pourrait pas franchir les frontières. Il a rappelé qu’en cas de vaccination, les petits éleveurs ne pourraient plus exposer dans d’autres pays d’Europe

2 – Après le débat très nourri sur cette question, que le député a appréciée, car cela mettait clairement en lumière la situation actuelle, M. Damien VIDART, pour le Conservatoire du Coq Gaulois, a décrit le travail de conservation des éleveurs, que M. le Député MAUDET avait pu constater. Lui et d’autres éleveurs ont montré leurs animaux et évoqué la sélection et les exigences du standard. M. MAUDET a été très intéressé de découvrir cet aspect, le sérieux du travail de sélection et de conservation, et l’évoquera avec ses collègues.





Damien Vidart. Ambassadeur, référent national du coq Gaulois, évoque le travail de conservation de son association pour sauver cette belle race patrimoniale. 
Différentes interventions de la salle ont appuyé ces propos. Monsieur Demaison, président du SLAT ( club aquariophile et terrariophile de Limoges) a élargi le débat en mettant en valeur que tous les éleveurs, quelque soit l’espèce concernée, à plumes, poils ou écailles, faisaient un tel travail à travers l’élevage. 
Il a insisté sur le fait que ces activités renforçaient le lien homme animal : et exposé à titre d’exemple les travaux réalisés par son Club au sein du CHU de Limoges et auprès des enfants : l’installation d’aquariums en hôpital et dans les écoles permettait de sensibiliser aux risques de disparition d’espèces, coraux notamment. 
Tous les participants sont convenus qu’il était très important qu’un statut de l’éleveur de conservation soit défini pour protéger nos activités. 

3 – Cette dernière intervention a permis à Sarah AUSSEIL, Présidente de ProNaturA France, et Jean-Emmanuel EGLIN, juriste, de présenter un projet de loi transpartisan qui pose la spécificité de l’élevage dit «  de sélection » et permette d’obtenir des dérogations aux différentes mesures qui restreignent de jour en jour les pratiques d’élevage – notamment en matière de grippe aviaire. 
M. le Député a noté et a invité ProNaturA France à revenir vers lui et ses collègues une fois le projet finalisé.


Intervenants et salle : les générations futures étaient là, pour qui nous travaillons. 

La Table Ronde s’est terminée vers 19 h 30.
Contacts ont été échangés afin que les éleveurs puissent continuer à être en relation avec les députés présents. Monsieur MAUDET s’est dit très intéressé par les propos tenus : il était plus compétent dans le domaine de l’élevage bovin et ovin. Mais il a indiqué qu’il partagerait ce qu’il avait entendu avec sa collègue Manon Meunier ( 3ième circonscription de la Haute-Vienne). Plus spécialisée dans les élevages de poules, elle travaillait sur une loi sur les poules, justement.


Son assistante et lui ont été impressionnés par la bien traitance et l’attention que les éleveurs portaient à leurs animaux. Il a été difficile après la photo de leur faire lâcher un lapin nain Tête de Lion – race en cours de reconnaissance - , et surtout la star du jour : le Coq gaulois !!!



Le coq mascotte du Rugby français! Encore plus beau de près.


Pour ceux qui n’ont pas pu assister à cette Table ronde, vous pourrez très prochainement assister à une autre table ronde dans une autre région.
N'hésitez pas à nous y inviter, puisque ProNaturA continue son travail pour, grâce à de telles manifestations, faire entendre votre voix et comprendre votre travail à nos élus.
Il est inutile de protester contre les lois et les décisions lorsqu’elles nous impactent : mieux vaut faire l’effort de les changer. Nous le pouvons : Ensemble ! 



Pierre Alexandre JOUHAUD


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sarah AUSSEIL

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