ProNaturA-France vous fait découvrir la "Canaroie Semipalmée"

ProNaturA-France vous fait découvrir la "Canaroie Semipalmée"

| Reportage | "Elevage Conservatoire" | Canaroie semipalmée | Vu 36577 fois
[ProNaturA-France] Vidéo N°21247
Oie semi-palmée, oie pie, canaroie … seule espèce du genre Anseranas, semipalmata donc ….

Statut de conservation UICN : Préoccupation mineure Rencontrées du sud de la Papouasie Nouvelle Guinée au nord de l’Australie, ces oiseaux sont tout sauf discrets avec leurs couleurs, leur grande taille (80 cm), leur grégarisme (parfois plusieurs centaines), leur voix puissante (Pin Pon) et leur propension à se percher (sur tout support disponible); en effet, la faible palmure nécessaire à la nage, découvre de longs doigts particuliers chez cette grande famille des canards et cygnes (ansériformes), préhensiles, c’est à dire capables de s’accrocher aux branches des arbres, voir de saisir un objet ou tout au moins de le maintenir.
Leur grande taille, leur caractère territorial et souvent les hormones en période de reproduction, les amènent à ne pas craindre l’homme, ce qui pourrait être fatal à l’espèce au vue de sa faible distribution géographique (ils étaient chassés à la sagaie par les populations originelles, avant l’arrivée des colons, de leurs fusils et de leurs chiens); très dépendantes des marécages pour se nourrir (bec très puissant et muni d’un onglet pour arracher et sectionner des racines, rhizomes et bulbes de plantes aquatiques) et des saisons des pluies pour entrer en cycle reproductif, l’apparent changement climatique ne leur sera pas plus secourable (on les a déjà observées se déplacer jusqu’à la Tasmanie lors des sécheresses les plus longues) …
Leurs aptitudes « manuelles » ainsi que leur intelligence, devraient pourtant leur permettre une certaine adaptabilité: en captivité, elles s’essayent très facilement à différents types de nourriture de type végétal, et brouteront avec plaisir nos gazons anglais ou prairies naturelles, comme leurs cousines occidentales (toutes les oies comme les vaches aiment à brouter l’herbe verte et grasse…). Mais l’instinct domine, notamment celui de la sécurité: privées de capacité de voler, et donc de se percher à la tombée de la nuit, un certain niveau de stress chronique les envahit, et est traduit par un âge moyen de reproduction de 8 à 10 ans dans la majorité des institutions zoologiques et privées de l’hémisphère nord.
Nous pensons donc nécessaire d’assoir le niveau de conservation ex situ de ces étonnants volatiles. Chez nous, dans un environnement très favorable de plusieurs dizaines d’hectares gérés, nous avons pu constituer un groupe important avec des individus en semi-liberté, contrôlée; les oies pies se regroupent vocalement à l’approche de la nuit, et dorment paisiblement tête sous l’aile sur les toitures des bâtiments de la ferme. Et la taille du groupe amène ainsi aussi à une émulation, qui nous permet d’avoir des couvées fertiles à l’âge de 2-3 ans …
Une autre particularité de l’espèce est une nidification collaborative, en trios, voir quatuors où le mâle dominant accompagnera deux ou trois femelles pour une incubation collective, à tour de rôle. In situ, les observations de crèche d’élevage sont aussi courantes, avec parfois jusqu’à 30 petits oisons élevés par 2 ou 3 adultes. Enfin, un nourrissage parental dans les premiers jours de vie est parfois observé, l’autonomie des jeunes étant plus longue que chez les autres oies et canards.
Pour ceux qui nous suivent, notre intérêt pour les espèces monotypiques, atypiques, est servi; elles sont une source d’observations inépuisables quant à leurs comportements, une manière de justifier la première qualité indispensable que revendiquait l’un de nos guides, l’éthologue nobelisé Konrad Lorenz, la « paresse »: celle de s’allonger au milieu des oies pour mieux les étudier ! Au risque de surprendre, leur compagnie est comparable pour nous à celle du chien, autant dans la camaraderie, l’espièglerie ou les caresses, que bien évidemment dans le rôle du gardien ou de l’accueil du facteur. Anecdote ou faribole, vérifiez par vous même, certains naturalistes en herbe ou bobos écolos, publient parfois des photos volées sur ces merveilleux réseaux sociaux, pour s’étonner de la taille de certaines hirondelles posées sur les fils du nord de la Gironde … à proximité de la centrale nucléaire !
[ProNaturA-France]

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